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Kotinos Ghost
12 juillet 2004

Cérémonie d'ouverture

Comme promis, je déclare ouvert le premier Festival mondial de Kotinos...
Cinq jours de festivités.
Cinq jours de chorégies.
Pas un de moins, pas un de plus.
Pas de roulement de tambours. Ça fait trop militaire.
Pas de flashs et de haies de paparrazzi. On a toujours préféré l'ombre et les ténèbres à la lumière.
Pas de tapis rouge. Ou alors rouge sang.
Pas de marches. Hormis celle de Cirith Ungol.

... Ou comment tenter pitoyablement de faire de l'humour alors que je ressens une forme d'intimidation, de trac.

Non pas que ça me gêne de parler de toi mais c'est qu'il y a trop à dire, que je ne sais par où commencer : quel est le plus important, est-ce qu'il est important de trouver le plus important, est-ce que j'aurai le temps de dire l'important ?

Bizarrement, c'est la nuit que me viennent les phrases essentielles. Les idées clés, charnières.
Etrangement aussi, le hasard du calendrier fait qu'on fête les Kotinos aujourd'hui-même. C'est peut-être un signe ?
Je ne suis pourtant pas superstitieuse ni particulièrement attentive aux coïncidences. Hormis peut-être en ce qui concerne les étoiles, filantes ou non.
C'est plus un jeu qu'autre chose.
Comme celui qui me fait préférer la cosmogonie mythologique grecque aux monothéismes âpres et sans indulgence qui mettent le monde à feu et à sang.
Le fait de préférer dire "Nom de Zeus" plutôt que "Nom de Dieu" (ou "Nom d'un chat" plutôt que "Nom d'un chien") n'est qu'une plaisanterie, une coquetterie littéraire.
Je pourrais tout aussi bien dire "Nom d'Eru Iluvatar" si je m'en tenais à notre Tolkien...

Pourtant je ne me souviens n'avoir fait qu'une seule prière fervente, réellement fervente, de toute ma vie d'agnostique.
C'était face à une Athena Glaukopis, dans un musée. Regarder cette face de marbre austère et guerrière et, silencieusement, l'adjurer de toute mon âme.
"Je te le confie, ô déesse ! Protège-le de tout et de tous, à jamais ! Exauce ses voeux, les moindres de ses voeux ! Guide-le ! Evite-lui les pierres acérées de ce chemin au bord de l'abîme ! Fais-le pour moi, Athena ! Prend-le sous ta garde à ma place, en mon absence !"
Plonger un regard suppliant sur ses orbites étrangement fixes qu'ont les statuaires antiques, s'y perdre, questionner l'opacité de la pierre muette, attendre une réponse.

Tout à l'heure, je parlerai de toi.
Là, je vais juste rêver et remonter le temps pour retrouver le fil d'Ariane qui me conduira vers ton rivage.

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