Aspegic 1000, ma béquille
Et allez !
Migraine au réveil... elle commence bien la journée !
Nuit d'orage sur les Pyrénées. Impossible de dormir. Lancer "The Shawshank redemption" à 4 heures du mat. Constater une fois de plus qu'il est possible de faire une adaptation cinématographique qui soit encore meilleure que le roman dont elle est issue (à condition de ne pas s'appeler Peter Jackson, bien sûr !), que Tim Robbins est un acteur fabuleux (Morgan Freeman aussi, soyons juste), envier à mort le personnage d'Andy qui ne vit que sur l'espoir...
L'espoir.... pourquoi est-ce que ce peut être à la fois la seule façon de survivre pour certains et la pire des saloperies pour d'autres .
Je n'ai aucune affinité avec Comte-Sponville mais j'ai parfois des points d'accord fugaces avec sa vision des choses sur ce plan bien précis.
L'espoir, ou comment attendre de vivre sa vie au lieu de la vivre.
L'espoir. Attendre. Mais attendre quoi ?
Qu'est-ce qu'on fait quand on n'a rien ni plus personne à attendre ?
Vivre désespéré, c'est à dire, au sens étymologique du terme, vivre sans attendre. Ça a l'air bien sur le papier, ce plan ! Sauf que c'est impossible à vivre, nom de Zeus !
Vivre sans attendre quoique ce soit, c'est une utopie qui vaut l'espoir dans son infaisabilité.
Quand il ne reste rien que des ruines de votre vie brûlée, ne restent que la vieillesse et la mort en point de mire.
Je n'ai pas envie d'attendre pour ça, cette déchéance programmée. Ni le courage probablement. Encore moins la sérénité.
Probablement parce que les malles-cabines de mes espérances n'étaient remplies que d'extrêmes, de fulgurances, de "trop de tout" et de "jamais assez".
Quel gâchis ! Toutes ces possiblités inemployées, toute la passion du monde en vase clos qui s'évente dans le vide hermétique d'un flacon à la dérive.
Les seuls accès de "rage" qui perdurent par brèves crises vaines. Aussi vaines que tout le reste.
J'aurais pu le rendre éternel par la seule grâce de cette force-là, invincible.
J'aurais pu et j'aurais du.
J'ai échoué.
Aspegic 1000.
Ça va calmer la tempête sous le crâne. Pas le crabe qui sommeille et guette, mon tueur sous contrat.
Pas la morsure du silence.